V ers la fin de la neutralité d’Internet ?
Le 14 décembre 2017, aux USA, la Federal Communication Commission dirigée par un nouveau président nommé par le Président Trump a décidé de « libérer le net ».
Jusqu’à présent, les fournisseurs d’accès avaient obligation de traiter tous les clients de la même manière à savoir que tous les utilisateurs bénéficient des mêmes conditions d’accès surtout en cas de saturation du réseau, d’où la notion de « neutralité », même vitesse ou saturation pour tous.
Cela excluait donc les possibilités de restriction d’accès à certains clients en cas de surcharge du réseau au profit d’utilisateurs de » gros prestataires en ligne » (Netflix étant un exemple).
Cela pourrait bien changer puisque depuis le 14 décembre, il est permis de conclure un accord entre fournisseur d’accès et son client pour lui garantir un débit constant en cas de saturation au détriment du ralentissement pour les autres clients.
Pour quelles raisons ?
Ici c’est assez simple.
Depuis longtemps, avec l’augmentation du nombre de clients et la concurrence, les fournisseurs d’accès à Internet sont obligés d’investir beaucoup pour maintenir la vitesse d’accès à Internet. Et cela ne cesse d’augmenter avec la demande croissante et le volume de données disponibles.
Par ailleurs, comme chacun peut le constater, la concurrence freine les hausses des abonnements qui ne sont plus en rapport avec la hausse des investissements nécessaires.
Avouons que c’est « rageant » de voir un site de streaming engranger de grandes sommes d’argent en siphonnant toute la bande passante sans en assurer la charge financière.
Ainsi Netflix utiliserait 30% de l’ensemble de la bande passante aux USA. Les fournisseurs d’accès sont donc obligés de compenser un ralentissement généralisé des connexions par de gros investissements pour ne pas pénaliser les 400 M d’Américains.
Il est donc question de passer des accords avec les gros opérateurs qui en fin de compte, en profitent largement, pour contribuer au financement et ainsi leur garantir un débit.
Vers une forme de fragmentation de l’Internet ?
Depuis 2010, les fournisseurs d’accès se posaient la question mais l’actualité va faire évoluer les choses. Faire payer une sorte de « droit de péage » pour accélérer la transmission des données d’un site pour contribuer au financement du réseau peut être une solution. C’est, à coup sûr aussi, une forme de décloisonnement des couches de l’Internet, avec un accès à plusieurs vitesses aux frais du consommateur.
A terme, peut-être aussi un accès « normal » uniquement pour les plus riches. Les USA ont choisi.
L’Europe soutenait jusqu’à présent la neutralité du Net dans l’utilisation des téléphones portables au sein de l’U.E par l’exclusion de tout frais d’itinérance.
Une chose est sûre, l’Internet de demain sera désormais différent de l’Internet voulu lors de sa création.
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