L e 14 décembre 2018 un internaute diffuse un montage caricaturant Macron en Pinochet sur le réseau social Google+, la police aurait réclamé son retrait…
Police de lutte contre la cybercriminalité ou police politique ?
A l’origine une simple caricature postée sur le réseau Google+ et qui aurait donc pu rester facilement inaperçue, grimant le président Emmanuel Macron, le premier ministre Edouard Phillipe et Christophe Castaner en Pinochet et son état-major…
Le post google + incriminé est disponible au lien suivant : https://plus.google.com/112873379447385208907/posts/CeRpD7Ac44Y
L’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC), devenu la Sous-direction de la Lutte contre la Cybercriminalité (SDLC) -oui contre la cybercriminalité, le mot est important- aurait ainsi demandé à Google de censurer ce post, preuve au lien suivant recensant les demandes de suppression auprès de google dans la base de données Lumen : https://lumendatabase.org/notices/17936757
Il est important de noter que sans cette étonnante transparence de Google le site nextinpact n’aurait pu relever cette requête[1]https://www.nextinpact.com/news/107547-quand-office-lutte-contre-cybercriminalite-exige-retrait-dun-photomontage-visant-macron.htm, Google s’impose alors de manière surprenante comme un élément de défense de la liberté d’expression et contre les tentatives de censure des dictatures.
En effet Google n’a à l’heure actuelle nullement censuré le post incriminé et l’OCLCTIC n’a toujours pas répondu sur la base légale lui permettant d’effectuer cette demande. Car bien évidemment a priori aucun fondement juridique ne pourrait aller au soutient de cette tentative de censure, bien au contraire !
Il semblerait donc que la police ait donc ici effectué un acte illégal pour motif politique et non un acte judiciaire servant à protéger la bonne application de la loi, la cyberpolice serait-elle devenue une cyberpolice politique ?
Après l’effet streisand, l’effet flanby, l’effet Macron
L’effet Streisand est un phénomène médiatique au cours duquel la volonté d’empêcher la divulgation d’informations que l’on aimerait garder cachées — qu’il s’agisse de simples rumeurs ou de faits véridiques — déclenche le résultat inverse.
L’expression « effet Streisand » fait référence à un incident, survenu en 2003, au cours duquel l’actrice et chanteuse Barbra Streisand avait poursuivi en justice l’auteur et le diffuseur d’une photographie aérienne de son domaine privé, Kenneth Adelman et Pictopia.com, afin d’empêcher sa propagation. M. Adelman disait avoir pris des photographies de propriétés privées aux fins d’étude de l’érosion du littoral dans le cadre d’un autre projet. La publication de la procédure eut pour conséquence de massivement faire connaître l’image auprès des internautes nord-américains. Plus de 420 000 personnes visitèrent le site le mois suivant.
Cette expression étant d’origine nord-américaine, Benjamin Bayart avait lancé en France l’expression de « l’effet Flanby », en référence à l’effet produit par l’éclatement du flan lorsqu’on tente de l’écraser.
Par ses efforts, la victime de l’effet Streisand encourage malgré elle l’exposition d’une publication qu’elle souhaitait voir ignorée. Il s’agit donc à proprement parler d’un « effet pervers ».
A ce sujet nous vous conseillons l’excellente vidéo du collectif Hacking Social sur la réactance et les conséquences de cet effet :
Par la tentative de censurer ce photomontage, la presse s’en est aussitôt emparée et a amplifié le phénomène créeant ainsi cet effet.[2]https://fr.sputniknews.com/societe/201901311039852217-effet-streisand-photomontage-macron/
Et c’est une bonne chose que cette tentative d’entrave à la liberté d’expression et de caricaturer devienne un symbole inoubliable, pour rappel c’était Edouard Phillipe actuellement premier ministre qui revendiquait à l’assemblée nationale cette liberté de caricaturer :
Où est donc la liberté d’expression, où est passé l’esprit Charlie ? Lui qui semblait si cher aux français il y a quelques années…